Saint Pierre dans son palais à Monaco

Illustration
Cette affiche Monaco Limoges c'est peu la vision de deux mondes qui s'opposent. D'un côté la multinationale taillée à coup de dollars. De l'autre l'historique PME familiale qui par le passé a connu son heure de gloire mais semble ne plus pouvoir rivaliser. Cette métaphore, si elle peut s'avérer juste dans le domaine économique, trouve ses limites dans le monde sportif et sa fameuse grande incertitude. Le Limoges CSP, soit disant low cost, l'a une nouvelle fois vérifié en s'imposant 84-80 à Monte Carlo. Analyse ou presque...

COMME DES MOULES SUR UN ROCHER


Le Cercle Saint Pierre démarre avec un cinq de départ très protocolaire avec Jones, Hawkins, Lang, Rodriguez et Yeguete. Le début de rencontre se résume à un duel Rodriguez et le néo international français Makoundou qui sera vite pénalisé par deux fautes. Yeguete bien trouvé dans la raquette pour une fois puis Lang avec grace en flotteur amènent un peu d'allant offensif. En revanche le rebond défensif est défaillant et il offre des secondes chances aux locaux qui font pas les bandits manchots. Hawkins se rappelle à notre bon souvenir avec un 3+1 sur la truffe de Moltejiunas. Les défenses se resserrent, le jeu devient plus haché et le collectif limougeaud s'étiole. Au jeux des lancers francs et des oublis à 6m75, les monégasques mènent 24-20 à la fin du premier quart.
Le second acte démarre par une interception de Graves qui conclut facilement en contre attaque donnant des sueurs froides à la keemotion de LNB Tv ! Côté Roca, la recette est simple : fixation de la défense verte d'un côté puis balle à l'opposé pour un tir ouvert. Cela leur permet de s'évader, non pas fiscalement, mais numériquement avec neuf points d'avance. Rodriguez en force puis Jones font recoller nos cerclistes. Le pauvre Schilling se voit signifier sa troisième faute. Lang est enfin adroit de loin. Hawkins exécute son fadeway qu'il affectionne tant. Desi Rodriguez nous offre, comme un ouragan, un speed move obligeant Makoundou à consulter son ostéopathe en urgence. Wojciechowski conclut par un dunk une belle contre attaque. Sans forcer la Roca Team est devant 44-42 à la mi-temps mais les limougeauds sont accrocheurs.

JONES ET HAWKINS : COUPLE PRINCIER


Après cette sérieuse première mi-temps, on espère, en terre monégasque qui plus est, que les limougeauds ne rateront pas le virage du troisième quart. Bryce Jones se signale de loin pour démarrer. Ce même Jones transperce les divas locales tel Daniel Ducruet sur le bord d'une piscine. Il offre ensuite un caviar à Rodriguez qui donne trois points d'avance au CSP. Blossomgame continue son carton offensif. Nicolas Kaizer Lang convertit à 6m75 l'offrande estampillée #ChienDeLaCasse de Desi Rodriguez qui obtient un and-one après une passe laser de Will Jokic Yeguete. Le Limoges CSP mène 63-60 à l'issue du troisième quart.


Le dernier acte démarre avec Matthew Strazel à distance NBA. Javontae Hawkins lui répond du tac au tac. Certains diront qu'il a le QI d'une poule mais l'avantage pour lui c'est qu'il ne gamberge jamais. Le jeu s'emballe sous l'impulsion de Donta Hall et le speaker appuie comme un dingue sur les pédales de son piano Bontempi. Rodriguez, récupérant une patate chaude de Yeguete, égalise. Hawkins avec un tir primé redonne trois points d'avance à quatre minute du buzzer final et oblige Obradovic à prendre un temps mort. Ce diable de Javontae, qui ne se pose aucune question, fait filoche de loin. Bryce Jones, tel un farfadet, récupère son propre rebond et donne un +4 improbable.
Will Jumping Yeguete par deux claquettes défensive puis offensive permet même de mener de six point à 1'20" de la fin. Et l'on se dit alors peut-être, alors peut-être !!! Oui mais Blossomgame et Lloyd en ont décidé autrement et égalise à 80-80. "Hello darkness my old friend", cet air de Simon&Garfunkel nous hante surtout en voyant Graves puis Hawkins se faire châtier par Donta Hall. C'était sans compter sur l'abnégation de Jones qui redonne deux unités au Cercle avec un lay-up. Michel James, tel un mauvais pilote de mononautisme, se crashe sur Wojcie et envoie un parpaing pour la possession décisive. Hawkins achèvera le travail avec deux lancers francs. Score final 84-80 en faveur du CSP

amis pisse froid passez votre chemin


Alors je vous vois venir gros comme une maison : "oui mais les monégasques n'ont pas joué à 100%", "Mike James il s'en tape du championnat", "ils ont joué y'a deux jours"... Oui et donc ? En alignant Moltjiunas, James, Okobo, Hall, Blossomgame, Ouattara et compagnie vous pensez réellement que Sasha Obradovic a bradé ce match ? Ma réponse sera non et puis "peu t'importe" après tout. Savourons cette victoire en terre princière (la seconde en deux saisons pour Cancellieri au passage) et ne boudons surtout pas notre plaisir car peu d'entre nous espéraient quelque chose de ce match ce matin. J'aime à croire que notre coach transalpin aime les classiques en saison des feuilles mortes puisque c'est quasiment à la même période que la saison dernière (et après une trêve internationale) qu'il avait su tirer la quintessence de son effectif. Il aura fallu un esprit commando et le talent du trio Rodriguez-Jones-Hawkins pour venir à bout de la montagne monégasque. Maintenant pour Massimo et ses hommes le plus dur commence car il faudra confirmer et cela dès mercredi face à Riga. Après avoir vu ce match ce soir, on ne va tout de même pas mourir tranquille mais on est en droit d'espérer enfin une belle prestation en BCL !

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