Bilans 2022-23 : LE SPORTIF 1/3

Faire le bilan sportif ce n'est pas se contenter de regarder le classement à la fin de la foire (quoi que les bouzes cette année),
c'est aussi décortiquer et tenter de comprendre comment on en est arrivé là. Compétition par compétition, joueur par joueur, retrouvez l'oeil de Beaublanc.com sur cet exercice décevant.
CdF / Leaders Cup
Les compétitions dites "courtes" (qui se gagnent sur des matches secs ne nécessitant que 3-4-5 rencontres pour soulever un trophée) pourraient constituer des objectifs à court terme pour une équipe qui y arriverait en forme sont paradoxalement trustées par les grosses cylindrées taillées pour les séries de playoffs mais qui croquent ces amuse-bouche sans pitié. Deux éliminations nettes pour le CSP qui n'aura même pas rêvé.
L'Europe
Sans aucun conteste LA satisfaction de la saison. Le maillot tout d'abord : une beauté pure, l'année des 30 ans du titre suprême... et puis le premier tour de BCL et la douche froide. Lancé tardivement, le CSP finit par arracher une qualification pour un 8ème face à Ludwisburg... Jones au buzzer au bout du suspense fait vibrer tout un peuple et offre le TOP16 et ses affiches prestigieuses. Malheureusement entre blessures et usure mentale, les belles affiches se sont transformées en chemin de croix et si l’honneur a été sauvé in-extremis, Limoges a clairement vu la différence avec des équipes en capacité de viser le Final Four et a pu mesurer le chemin qu’il restait à parcourir avant de retrouver un tel statut européen.
Betclic Elite
Auréolé d'une 4ème place 2022, le CSP repartait conquérant, armé pour la BCL et ambitieux pour le trentenaire du titre suprême. Résultat : la pire eau de boudin (même pas aux châtaignes) depuis des années ! Après avoir trusté le TOP8, voire le TOP4, une bonne partie de la saison, le CSP s'est effondré dans la dernière ligne droite. Déjouant tous les pronostics (coucou les parieurs !) Limoges ne s'est imposé "QUE" contre les très grosses cylindrées et s'est littéralement fait découper par tous les autres. Si on reprend les scores aujourd'hui notre bilan semblera sévère au vu des écarts limités mais quand on a un peu de mémoire, les choses sont bien plus sombres. Combien de matches passés à -20/-30 perdus de moins de 10 unités grâce à des runs improbables au QT4 où chacun y allait de son parpaing du parking ou de son drive solo pour lécher ses stats ? Un délitement qui a dégoûté un Beaublanc pourtant copieusement garni. Certains regrettent les sifflets par principe... on devrait inclure l'attitude des joueurs et du coach dans les principes !
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Les bilans individuels
La légion étrangère
Si on ajoute aux noms qui suivent les Govens, Clark, Schilling, Miller et autres Hawkins, le CSP aura une nouvelle fois hébergé moult JNFL et signe généralement d'une saison foireuse, ce turnover n'a pas favorisé la stabilité et les résultats. Un petit mot cependant aux apôtres du c'était mieux avant et du "pOurQuOi qU'oN gArdE pAs mAcHin iL éTé bOn !" il est évident que nous n'avons plus les moyens d'être autre chose qu'un "club tremplin" (comme la plupart des autres clubs français soit dit en passant mis à part les "nouveaux riches" ou les malhonnêtes... mais bon, on pourrait rejoindre cette catégorie si on met tous nos croissants dans le même panier !). Autrement dit, le talent de notre DS devra se résumer à trouver des pépites à couver, des "underdogs" passés au travers des mailles du filet ou des paris sur des blessés à relancer pour ensuite nous les faire gentiment piller une fois leur valeur reconnue. Des paris et encore des paris... avec la possibilité de se tromper parfois. Ainsi les DeMonte Harper ou Desi Rodriguez nous régaleront quelques mois puis partiront vers des cieux plus rémunérateurs... et les flops permettront aux vénimeux de placer une cible sur la tête d'Anstett en oubliant bien vite les bonnes pioches. Un dernier mot sur le recrutement qui repose aussi sur le coach... donc tout mettre sur le DS c'est parfois facile quand c'est l'entraineur qui a imposé son poulain (et donc parfois son tocard)... certains noms ci-dessous relèvent malheureusement de cette situation...
MAREK KLASSEN le meneur canadien n'a pas trouvé son rythme dans le système Massimo. Loin des attentes, il a fini blessé. Dommage, c'est intrinsèquement un bon joueur.
JAYVON GRAVES Très bonne pioche que ce jeune arrière américain qui s'est révélé cette saison et a montré pas mal de culot. Dommage que son temps de jeu ait été parfois lunaire... Quand il était en responsabilisé sur le parquet, il brillait.
BRYCE JONES Deux paniers pour l'histoire et 28752 dribbles... ce meneur scoreur est TOUT sauf un gestionnaire et s'il nous a offert deux moments de joie intense, le reste de la saison fut bien long à attendre, attendre attendre pour laisser le soin à quelqu'un d'autre de finir le sale boulot à sa place avec très peu de temps imparti (et NON ce n'est pas une métaphore sexuelle).
DESI RODRIGUEZ LA TROUVAILLE de l'année. Intérieur inclassable. Indéfendable dessous, redoutable au rebond offensif. L'activité du danseur du rond central a été phénoménale... si seulement ses entrailles ne l'avaient pas contraint à s'arrêter plusieurs mois, notre saison aurait pu être toute autre. Si Desi était un maillon essentiel du collectif, il était égalemen un animateur du groupe. Une fois cette étincelle absente, tout le monde a vu les limites de cette équipe. Son retour a amené un peu de mieux mais la magie était cassée.
KENNY KADJI L'enrouleur de shorts a tenté de concurrencer le néo-retraité Aurélien SALMON dans le domaine des shoots à 3pts de la part d'un intérieur (la réussite en moins) et on ne pourra pas dire qu'il ait fait peur à beaucoup de monde sous les cercles. S'il a agacé tous les spectateurs (qui n'étaient pas là) à Athènes, ce fut bien là un de ses rares faits d'arme. Trop soft malgré sa taille, pas assez impliqué dans le combat, il n'a pas apporté de plus-value par rapport à Schilling.
TOMÁŠ KYZLINK Un vrai bon joueur intéressant qu'on aurait aimé voir dans un effectif construit avec lui et pas en rustine de luxe. Baladé par le coach entre les postes 1, 2 et 3, il n'a jamais vraiment trouvé son rôle alors qu'il a montré des choses à haut niveau sous le maillot de son équipe nationale.
Les JFL
Véritables obligations administratives, ils coûtent souvent très cher et sont nettement moins utilisés par les coaches. Dans l'ensemble nos français ont montré de belles choses mais leur utilisation a parfois (souvent ?) laissé songeur.
LUCAS UGOLIN Le néo international A' a littéralement explosé cette saison (d'où sa sélection)... lorsqu'il n'était pas inexplicablement scotché au banc et pourri par le coach. Un gâchis incroyable mais qui nous a permis de voir un mental encore plus incroyable car il n'a jamais craqué malgré le harcèlement italien. Adroit, spectaculaire... espérons que Kantzouris saura en faire un starter !
NICOLAS LANG International, capitaine, leader offensif, vainqueur du concours à 3pts. Nicolas LANG est une espèce de baron, sereinement installé aux commandes du vaisseau limougeaud. Respecté par le coach, beaucoup moins par le corps arbitral qui ne semble pas être au courant des éléments de statut précédents. A son âge, il pourra difficilement faire mieux : il est en très bonne forme physique, d'une régularité monastique aux tirs... peut-être un petit travail mental pour moins dépendre du premier tir pour sa confiance sur le reste du match.
WILFRIED YEGUETE L'intérieur de retour après une année blanche a mis du temps a retrouver ses marques mais accuse désormais le poids des années. Pas aussi flamboyant qu'à Monaco ou au Mans, il s'est retrouvé bien seul à défendre le cercle limougeaud avec son déficit de centimètres. Pas franchement une grande saison mais suffisamment pour séduire le MSB qui a payé son buyout pour s'attacher ses services. Will restera comme un joueur sérieux qui aura même fait gagner un peu d'argent en des temps difficiles.
MATHIEU WOJCIECHOWSKI Fred Forte avait vu juste : Mathieu était un joueur d'avenir. Un peu vert lors de son premier passage sous nos couleurs, il est désormais à maturité et remporte haut la main le prix de la combativité. Lui aussi impacté par un temps de jeu parfois anecdotique, il n'a jamais économisé ses efforts et a été impressionnant au rebond et même décisif au scoring par séquences.
Mention spéciale à CÉDRICK SAM MBAKA, HUGO DESSEIGNET et MOHAMED SIDIBE pour leurs apparitions intéressantes que l'on aurait aimé voir beaucoup plus au coeur des différents temps creux où les américains ont "consommé" du temps de jeu pour faire des stats au détriment des victoires envisageables. Coller ceux qui trainent les pieds pour voir des gamins de 20 ans faire mieux qu'eux aurait sans été plus productif que les enflammades stériles qui ont illustré la triste saison du CSP 2022-23.
Coach / staff sportif :
MASSIMO CANCELLIERI Quoi dire sur Massimo ? Personnage haut en couleur. Il est la vitrine de ce qu'a été le CSP ces deux dernières saisons, mais une double vitrine : la belle vitrine de Noël avec sa saison de forçat en 2022, tirant la quintessence de joueurs pourtant limités, et puis la vilaine vitrine des soldes avec ses posters vulgaires et ses promesses vaines. La saison 2023 devait être celle de la confirmation, on a surtout vu que Massimo était meilleur pour botter le cul à des chiens de la casse que pour proposer des choses riches à des joueurs plus complets. Si défensivement il a surpris son monde (en remettant au goût du jour des systèmes démodés et en les variant à outrance), il faut reconnaître qu'offensivement, le jeu du CSP a été d'une pauvreté confondante. Ce n'était sans doute pas un hasard si dans ses expériences passées à haut niveau, il était cantonné à la coordination des tâches défensives. La véritable déception cette année fut surtout humaine. Si le côté gueulard a plu, il aurait été appréciable d'aller au delà du sketch en particulier en dehors des matches. La fin de saison et les différentes sorties dans la presse a clairement montré que le groupe n'en pouvait plus des éruptions Massimesques, Hawkins a préféré retrouver l'Allemagne (et y gagner la BCL en prime) et beaucoup d'autres conditionnaient leur renégociation au départ du technicien italien. Tout n'est pas à jeter mais cette fracture a réellement gâché la fin de saison. En fait, il n'y a jamais eu de véritable lutte pour les playoffs tant la plupart ne voulait pas jouer les prolongations. Ce qui choque un peu plus c'est l'aspect "grand seigneur" dans certaines communications en fin de saison, prenant à son compte défaites ou déceptions, assumant ses responsabilités alors qu'il avait tenté de quitter le club après certaines défaites selon nos sources. Approché par Strasbourg l'hiver dernier, on peut légitimement se demander si son esprit était à 100% à Limoges... Conseillé par son agent (un certain Rose...) il avait déjà rendu sa signature tardive l'été dernier pour tâter le marché, alors que le CSP avait formulé une offre de prolongation généreuse. Si certains le pleureront longtemps, nombreux seront ceux qui voient son départ comme un grand soulagement moral signe d'un climat très certainement bien plus apaisé à la rentrée. Une pensée émue aux différents staffs alsaciens dont les vacances ont d'ores et déjà été raccourcies par le coach qui a également demandé aux intéressés de se retirer des staffs des différentes équipes de France auxquelles ils participaient... ambiance !
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Ciao Massimo, Yassas Ilias !
News
# 65 - CSP70
21/06 - 10h19
Pour Airball qui sort de la planète mars, je vais me répéter. Utiliser les termes de fausse facture sans qu'ils soient évoqués tels quels par la presse (qui relèverait de qualifications émanant de l'autorité judiciaire) est effectivement constitutif d'article 40.
Ce qui est évoqué dans le Popu n'a aucune qualification juridique.
Donc, on s'abstient de le faire.