BILANS 2022-23 : LE MORAL ET LA MORALE 3/3
Qu'a produit le CSP cette saison ? De la déception en majorité ! Des ascenseurs émotionnels avec des pics très hauts mais très brefs suivis de longues périodes de déception, d'agacement voire de lassitude. Lorsqu'on soulève le rideau pour avoir un aperçu des coulisses on passe par toute la palette : surprise, colère, dépit voire défaitisme. Alors y-a-t'il encore de l'espoir ? Début de réponse...
La recapitalisation
Où en est la structuration prévue ? La recapitalisation annoncée se déguise en arlésienne alors qu'elle devient inéluctable. Si Stéphane ROULOIS, Monsieur "Tante Adèle" semble en lice pour entrer au capital, il n'a rien du mécène qui aura les épaules pour faire changer le club de dimension ni même pour lui éviter la déchéance en l'état. Sans partenaire majeur d'envergure nationale point de salut, mais qui voudrait investir considérablement dans un club sans avoir à minima un droit de regard sur les activités voire un pouvoir décisionnel au moins partiel ? Si Céline Forte s'accroche à sa majorité absolue, il est peu probable que des candidats sérieux ne viennent lui confier (à elle et à son équipe de d'apprentis gestionnaires) leurs deniers. Elle annonce via France3 une ouverture de 30%... mais 30% de quoi et surtout qui fait les comptes ?!
Les départs en cascade
Si le grand public ne s'intéresse habituellement qu'au mercato de l'effectif professionnel, l'intense turnover dans les bureaux du CSP a pourtant attiré l'attention des observateurs. Une vingtaine (là encore les chiffres sont-ils les bons ? HT/TTC ? ) d'employés d'assez longue date auraient quitté le club en deux ans. Si certain(e)s étaient des "reliquats" des Dalton en CDI qu'il aurait été très couteux de licencier, d'autres étaient en revanche des employés qualifiés qui ne supportaient plus leurs conditions de travail. Nombre d'entre eux auraient attaqué le club aux prud'hommes ce qui pourrait aggraver la situation financière du CSP en cas de condamnation. Le plus récent à plier ses bagages est Yacine AOUADI, remercié par la direction car... trop cher ! Dans le contexte d'austérité qui s'installe, le 3ème assistant du coach (2 sont obligatoires) spécialisé dans le coaching mental fait les frais de la mauvaise gestion économique en particulier à cause de son salaire important. Bref, vous l'aurez compris : tous les départs annoncés ne se valent pas. Certains pourraient être accompagnés d'un vulgaire "bon débarras", d'autres seront regrettés mais partis outrés et d'autres encore relèvent du licenciement économique. Attention à ne pas évaluer tous les départs sous la même toise, ce qui constituerait un raccourci fâcheux.
"Elle se gave" : NON !
Malgré les griefs qui s'accumulent, il faut en finir avec la légende de la famille Forte-Gabriel qui se "gave" sur le dos du club : ils y perdent un fric familial fou ! (certains diraient même un pognon de dingue !) Si Céline Forte et désormais sa fille et son incontournable directeur commercial de gendre ont commis des erreurs, ils ne nagent pas dans des piscines de billets volés aux mains innocentes du club. Elle a vendu des biens perso pour écoper les prévisions budgétaires rock and roll et continue de dilapider son capital personnel pour permettre à sa fille de vivre son rêve.
Aiment-ils le club ? Dire le contraire serait mentir (pour les Forte...). Pour Lanave, on est quand même plus réservé. Le garçon qui porte beau et roule électrique, aurait besoin de s'élever en humilité en se jetant sur les le Robert pour y découvrir les le sens des mots. Remontée d'informations, travail en équipe, prévision budgétaire avec des objectifs incontournables tels que le sérieux des travaux prévisionnels. En préparant un budget au doigt mouillé, on est loin d'une gestion en bon père de famille. Les fameux "trous dans la raquette" qui justifient selon l'intéressé les différences prévisionnel/résultat montrent qu'il n'est guère plus doué en tennis qu'en basket et malheureusement en budgétaire ! Le budget est l'art de la prévision par rapport à la comptabilité, matière de la traçabilité.
Quant au job de recherche de partenariat, il faut de l'huile de coude pour garder les historiques et les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Au sujet des gros partenaires voire de détenteurs de capitaux (c'est là où ça coince), il faut de la crédibilité pour les faire signer, en gagnant leur confiance.
Premier postulat : la rigueur budgétaire. Et là, le sémillant jeune homme s'est non seulement tiré une balle dans le tibia (pas grave c'est le sien) mais surtout dans celui du club. Et là, on ne rigole plus. L'entrée de Tante Adèle est le symptôme d'une fuite en avant. Les garanties apportées par celle-ci ne sont qu'un cache sexe (par rapport à la quequetterie, c'est un peu vrai même si on s'en fout un peu) à l'absence de véritables partenaires et surtout d'actionnaires. Mettre les mêmes oeufs (pas ceux de la boulangerie version costume trois pièces), sceau d'une sorte de désespoir, dans un seul panier, est sérieusement risqué même pour un club de basket.
Et aussi du sérieux dans la posture. Les propos évoqués par le M. Marketing du CSP sur les liens de cette entreprise avec la ville de Limoges sans marché public sont totalement lunaires. Oui, alors c'est quoi ? Les seuls liens qui vaillent ne passent que par les marchés publics. Tout ça pour dire, que ça ne ressemble pas à la sécurité sociale de 1946. Enfin, les références historiques avec le pain finissent toujours mal pour ceux qui tiennent le manche.
Une gestion défaillante
Gèrent-ils bien le club ? Les chiffres sont impitoyables : NON. La bonne volonté et/ou l'ambition ne font pas tout. Force est de constater que l'approche disruptive est plus proche de l'ambition débordante et déshumanisée d'un Diaz-Dalton que d'une gestion ancrée dans le territoire et ses spécificités labellisée "sérieux" qui pourraient progressivement permettre au CSP de trouver un positionnement nouveau assurant la pérennité du club dans l'Elite, loin de la domination financière des décennies passées. Les petites phrases favorisant les "nouvelles têtes" à la limite du manque de respect pour les "historiques" font des dégâts considérables et ravivent encore une fois les souvenirs douloureux du marketing agressif des Dalton qui avait prouvé en son temps son inefficacité dilapidant en quelques mois le million d'euros patiemment accumulé par Fred Forte au fil des années. Un exemple ? Le beau SUV de M. Lanave.
Fast and furious... les roues de la discorde
Si vous êtes limougeaud, difficile de le rater. Un joli véhicule électrique de marque chinoise (malgré le blason anglais... tout un symbole, la vulgarité de l'import asiatique masquée par l'élégance britannique) noir, impeccable... stické Limoges CSP. Or, le club est lié depuis de nombreuses années au groupe Péricaud solidement implanté en Zone Nord via ses multiples concessions de différentes marques (mais pas MG !!!). Guillaume Lanave se veut "ambassadeur MG" à titre personnel. QUI peut croire une seule seconde que le groupe chinois (ou même le concessionnaire local) aurait insisté pour s'attacher les service de l'illustre Lanave s'il n'avait pas eu ses fonctions au Limoges CSP ??? Pourquoi ne pas sticker de belles photos de sa trombine sur les portes en lieu et place des logos du club ? Comment pensez vous que M. Péricaud apprécie de voir un véhicule concurrent sillonner les rues de Limoges avec des autocollants CSP alors que lui paie AU CLUB (et pas à l'ambassadeur) un joli partenariat ? Après les véhicules en expo sur les ronds-points, le CSP a décidément bien du mal avec ses sponsors automobiles !
ALLER à L'IDéAL ET COMPRENDRE LE RéEL
Cette année sera celle du sauvetage avec en arrière pensée la nécessité de recapitaliser hors des murs. Cette période d'un an doit être l'occasion d'y réfléchir Fortement en choisissant bien les heureux entrants. Dans l'idéal, il faudrait passer de la passion à une gestion professionnalisée dans le club. Oui, c'est du boulot.
Des décisions douloureuses devront être prises en ouvrant le capital. Seule voie du salut ! Commencer par le chantre du socialisme et terminer par les Évangiles, cheffe on est mal ! Beaucoup d'amoureux du club comptent sur vous pour nous sortir de ce merdier et arrêter ce train qui prend la destination d'Hadès et d'Adèle, ce qui revient à peu près à la même chose.
Les Angiolanave par leur attitude et leurs résultats désastreux ont braqué la plupart des partenaires locaux historiques dont le club ne peut objectivement pas se passer. Nombre de ces incontournables du tissu économique limougeaud ont même fait de la mise à l'écart des intéressés un préalable nécessaire à une participation plus avancée dans le capital du club. Lanave serait même qualifié de "meilleur commercial du club"... au sein d'autres entités sportives limougeaudes tant les sponsors fuyant le CSP affluent.
Dilemme
Désormais, Céline FORTE fait face à un dilemme : soit elle se braque, considérant tout "non allié" comme un ennemi au lieu d'un partenaire potentiel et surtout s'arc-boute sur sa position de propriétaire ultra-majoritaire pour imposer sa fille et son gendre à des postes clés, soit elle ouvre le capital, cède des parts (en gardant une majorité relative) et accepte de partager la gestion avec des gens dont c'est le métier et qui sont rompus à la gestion d'entreprises qui brassent des millions d'euros en fonctionnant avec autre chose qu'Excel comme unique outil de compta ! Elle est bien entendu consciente qu'un tel choix (qui paraît une évidence pour assurer l'avenir du club) revient à anéantir les rêves "pressés" de sa fille de reprise du club dans le sillage de son père. Alors quelle passion écoutera-t-elle ? La famille ? Le basket ? La raison ?... Personnellement, je n'aimerais pas faire face aux choix qui sont les siens. Sacrifier une institution du basket français pour que sa fille puisse jouer aux apprentis-sorciers et appliquer son "projet CSP 2024" ou devoir se froisser avec sa progéniture qui a réorienté ses études pour embrasser une carrière inspirée par un amour paternel illimité ? Aucun des choix n'est bon. A vrai dire, avec moins d'empressement et de certitudes Angiolina (sans doute mal inspirée par un Lanave "homme pressé" déçu d'une carrière politique avortée... qui sera son plan C ?!) aurait pu progressivement apprendre le métier à l'ombre d'un Cloux ou d'un directeur commercial recruté plus objectivement et devenir humblement et patiemment la plus légitime des dirigeantes. Mais quand on s'appelle Forte, on sait que la patience n'est pas le point fort et que l'ambition et la passion prennent rapidement le dessus. Tous les héritages ne sont pas faciles à assumer et celui du caractère n'est pas le moindre.
Le coin du voile levé ?
Céline FORTE est sortie de son silence via deux entretiens à France Bleu et France3... laissant Le Populaire et en particulier Mathieu Marot dans un silence abyssal en représaille à ses récentes sorties dévoilant les déficits malheureusement lui aussi souvent au doigt mouillé... Après il semble que c'est aussi la méthode comptable au CSP, curieux donc de le lui reprocher mais on n'est pas à une contradiction près du côté de la rue Haute-vienne. Céline FORTE semble donc avoir fait le choix du sang... balayant d'un revers de la main toute demande de précision sur le déficit ou les fonds de recapitalisation. Circulez, y'a rien à voir et TOU-VA-BIEN ! La DNCG a validé le projet, oui oui, la même DNCG qui a laissé Pau repartir avec un déficit sans nom (qui s'est "aggravé" en septembre avec "les "bons" chiffres). Regardez où est Pau aujourd'hui à N+1 de son "plan de redressement avec son nouvel investisseur". Tiens ? On a entendu ça quelque part récemment ! Les différents groupes de supporters (à l'exception notable des Ultras-Green) ont même été consultés (comme pour le projet de rénovation de Beaublanc avec un powerpoint de M. le Maire) et ont comme d'habitude joué les béni-oui-oui préférant s'intéresser au parquet et à taper dans les mains sans s'inquiéter de ce qui adviendra dans 2-3 ans... Le message est clair : le "Limoges CSP-Tante Adèle" est sur les rails et peu importe s'il faut jeter dans les ronces Messieurs Fargeaud et Poiraud sans qui Mme FORTE aurait été victime d'une captation d'héritage par les Dalton. Là encore c'est le choix du sang, mais celui des têtes coupées qui tombent. Il est loin le temps où les indélicats lui avaient affirmé "Vous n'êtes rien ici"... Elle est TOUT aujourd'hui et il semble qu'elle se sente autorisée à tout réduire en cendres pour permettre à sa progéniture de kiffer la vibe ! On reprend donc presque les mêmes (comprenez ceux qui faisaient ce qu'ils voulaient) et on espère un résultat différent... On connait tous le résultat qui nous pend au nez. Et dire qu'on a passé un an à se moquer des palois et de leur plan de reprise foireux... Le Karma est terrible !
Qui A BALANCé DES COMPTES ERRONéS À BENOIT POIRAUD ?
Lors de son entretien avec les médias publics locaux, la patronne a évoqué un malentendu sur les comptes en possession de Benoît Poiraud : Il paraît que le bougre se serait trompé dans son analyse sur les papiers qui lui ont été transmis. Fâcheux pour un membre du conseil de surveillance (poste dont il a depuis démissionné). Du coup, il a été amené à effectuer une mauvaise analyse. Merde alors ! Quel cuistre ce Benoit ! Il n'a pas les informations contrairement au premier de la classe qui a réalisé ses objectifs, mais d'où vient le déficit alors ?... Ah oui les charges ! Les tarifs d'hôtel à Malaga ou Athènes étaient ingérables en basse saison en 2023 (spoiler : non !) ! Pour paraphraser Alan Greenspan, si vous avez compris quelque chose à ce qui vient d'être écrit, c'est que le club s'est mal exprimé.
Le "clan" Forte ?
Nous nous sommes toujours refusés à utiliser ce facile raccourci car la réalité était toute autre. Le club était composé depuis des années de professionnels compétents et seule l'arrivée (légitime) d'Angiolina pouvait vaguement laisser penser à un clan. Le recrutement de son compagnon fut un premier pas vers le népotisme, et depuis, la mise à l'écart voire les départs multiples de celles et ceux qui n'étaient pas au diapason des Angiolanave ne peut que tendre à prouver que le fonctionnement clanique est désormais en place au CSP. Les investisseurs ne sont pas choisis pour leur assise financière mais plutôt pour leur proximité avec le noyau familial, les choix structurels ne sont plus faits dans l'intérêt du club mais pour imposer maintenir les membres du clan à des postes clés... Le gros mot est donc lâché : le "Clan Forte" existe bel et bien.
Une lueur d'espoir ?
Dans ce constat teinté de marasme et de pessimisme, bien difficile de voir comment éviter le mur qui se profile... Alors que nous avons convoqué plus haut la mémoire de Fred, rappelons nous aussi qu'il avait su apprendre de ses erreurs. Le prési-coach avait su faire un pas en arrière et reconnaître que d'autres seraient meilleurs que lui dans des fonctions dont il avait pourtant toujours rêvé. Directeur sportif de l'ombre pendant des années, il avait compris à l'aune des déroutes d'EuroLeague que là aussi un autre, DS à plein temps, pourrait apporter au club une structuration nécessaire (bon alors ok le choix du DS avait été calamiteux en la personne de Bourgain... mais coïncidence ? Encore un choix à l'affect et pas à la raison !). Fred avait mis une décennie à lâcher des rênes et à partager un pouvoir dont il était le ciment. Les béni-ouioui dont il s'était entouré ont copieusement trahi sa mémoire et prouvé s'il était nécessaire qu'il vaut mieux s'entourer de gens compétents qui sauront vous dire "NON" quand c'est nécessaire plutôt que de "rampants" intéressés... Céline FORTE osera-t-elle dégager Lanave et ses multiples erreurs de gestion (s'il est si bon dans le fond, il n'aura aucun problème pour rebondir après tout !). Saura-t-elle remettre sa fille dans des fonctions plus modestes sous l'autorité d'un (VRAI) DAF (?) et d'un directeur marketing compétents en lui demandant de patienter avant de prendre les commandes du club ? Saura-t-elle enfin partager le contrôle absolu d'un club qui est le sien à 95% dans les faits mais qui appartient tout autant au coeur des limougeauds et des passionnés du CSP au sens large. Elle n'a pas la destinée d'une SARL quelconque entre ses mains mais celle d'une institution chère au coeur de tellement de gens (et pas mal d'argent public au passage) que ses choix ne peuvent pas être simplement guidés par l'amour maternel.
A l'aube d'un nouveau changement inéluctable pour le club, fera-t-elle demi-tour sur l'autoroute de la raison ? Réponse dans les semaines/mois qui viennent mais une chose est sure, le trajet ne sera pas de tout repos et ce n'est pas avec un SUV électrique qu'on est armé pour les longues distances !
Article précédent
McGusty en hors-d’œuvre
News
# 38 - Gibe87
29/06 - 20h40
Ahaha belle conclusion !!
Bravo et merci pour cette mini-série d'articles qui nous éclaire (comme tjs)